R.WAN

Vingt ans après la parution de Hawaii, l’album mythique du groupe Java, son chanteur, le « parrain du rap musette », est enfin de retour. Ecriture au cordeau, humour nonchalant, flow limpide, Erwan Seguillon, alias RWAN, opère un retour aux sources tout en sonnant une charge conquérante. Acteur des sound systems dans les années 90, le chanteur caméléon n’a pas chômé au cours des deux dernières décennies. Il a fait le tour du monde avec son groupe Java.

En 2015, R.Wan fonde avec Toma Feterman le groupe Soviet Suprem, qui le voit endosser le rôle de Sylvester Staline. Ensemble, ils portent la révolution du dance-floor, enflammant les scènes aux quatre coins de la planète sur des blakanbeat à la sauce militaro-punk. Cette formation est à l’origine de deux albums (L’internationale et Marx attack) et plus de trois cents concerts. Entre ces deux opus, il sort en solo l’hypnotique Curling. S’il compte d’innombrables trouvailles, l’album célèbre aussi les premières amours d’R.wan, ces « variations musette » autrefois posées sur l’accordéon de son acolyte Fixi, qui donne à nouveau la mesure de son talent sur deux titres. Voilà donc l’oeuvre d’un barde arrivé à maturité, en pleine possession de ses moyens, qui bouscule le conformisme ambiant, rayant avec enthousiasme la surface d’un monde trop lisse. Dans cette charge insolite, l’ironie et l’évasion sont les moteurs d’une grande révolte poétique.